La santé psychique des enfants

La pandémie de COVID-19 semble ne jamais en finir d’impacter nos vies. Non seulement le coronavirus fait de nombreuses victimes, et affaiblit quantité de personnes présentant des symptômes sévères de la maladie, mais on parle désormais de plus en plus de tous les dommages collatéraux causés par la covid19.

Si bien sûr, on pense souvent aux effets dramatiques sur l’économie et certains secteurs d’activité, on insiste également sur l’impact de la pandémie sur le psychisme. Les psychologues et psychiatres alertent depuis plusieurs mois sur le développement de troubles de type dépression ou anxiété. Ces troubles touchent en particulier les jeunes, privés de leur insouciance habituelle : des bambins jusqu’aux étudiants, la Covid-19 peut laisser des marques profondes. Il convient donc d’être vigilant pour accompagner correctement ses enfants en cette période de crise sanitaire inédite.

Port du masque, distanciation sociale : difficile de faire endurer les gestes barrières aux enfants et aux jeunes

Le quotidien des enfants est perturbé par la pandémie tout autant que celui des adultes ! Certes, le retour à l’école a permis aux plus jeunes de renouer avec une vie sociale et la reprise des apprentissages. Est-ce pour autant qu’on peut parler d’un « retour à la normalité » pour les enfants ? Loin de là ! Le port du masque désormais obligatoire à partir de 6 ans constitue un changement drastique : si certains enfants s’en accommodent plutôt bien, d’autres le vivent comme une contrainte très forte. On remarque d’ailleurs que de nombreux adolescents baissent souvent leur masque, comme une forme de rébellion simple, mais aussi une envie de mieux respirer… en somme, une envie de liberté !

La distanciation sociale est de son côté très compliquée à imposer aux enfants. Que ce soit dans le cadre d’ateliers en classe, de jeux dans la cour de récréation ou du déjeuner à la cantine, la proximité est souvent très importante. Le besoin de contacts fait indéniablement partie de notre ADN ! Chez les ados, le phénomène est identique : besoin de se tenir, de se serrer dans les bras, de s’embrasser… La Covid19 a tendance à sacrifier la jeunesse. Conséquences : l’état de santé psychique s’en ressent, avec des risques dépressifs ou des envies de révolte.

La fin des activités extra-scolaires en intérieur et l’arrêt des sorties de groupe : autres raisons de déprime chez les jeunes

Outre les gestes barrières qui rendent le quotidien plus pénible, les enfants et jeunes sont aussi « victimes » de la fin des activités de groupes. Sorties de classe organisées par l’école (visites culturelles, séjour linguistique, sorties nature ou sportive) et activités extra-scolaires d’intérieur sont aussi au point mort : or celles-ci représentent pour beaucoup d’enfants une véritable ouverture, une respiration, des moments privilégiés pour s’épanouir. Les en priver, c’est en quelque sorte réduire leurs champs des possibles, limiter leurs vies.

Si pour les plus petits, il est possible de trouver des moyens de compenser l’arrêt de ces activités scolaires ou extra-scolaires, pour les plus grands, il peut être très difficile d’accepter de ne plus s’adonner à des passions.

Les symptômes d’une dépression chez l’enfant

Il n’est pas toujours évident de se rendre compte que l’état psychologique de votre enfant s’est dégradé. Beaucoup n’osent pas en parler ou ne savent pas comment le faire. Pour les plus petits, il faut faire attention à ce qu’ils racontent, ce qu’ils dessinent, ce dont ils rêvent.

Attention, ce n’est pas parce qu’il parle beaucoup de la covid que votre enfant est déprimé ! A l’heure actuelle, la pandémie occupe en permanence le devant de la scène : les petits l’observent, écoutent les conversations des grands, entendent les médias, en parlent à l’école… et vivent avec, puisqu’ils doivent aussi veiller aux gestes barrières.

Mais si vous trouvez votre enfant plus taciturne qu’à l’ordinaire, replié sur lui-même ou son téléphone, si ses notes ont connu une chute inhabituelle, prenez le temps de parler avec lui. Si vous constatez que sa déprime semble profonde, n’hésitez pas à consulter un spécialiste avec lui.

Permettre aux enfants de conserver de l’insouciance : votre impératif pour 2021

C’est là l’enjeu majeur ! Priver vos enfants de sorties au parc, d’après-midi d’anniversaire avec des copains, est très contreproductif. Certes, vous cherchez ainsi à le protéger de la covid-19, mais de la sorte, vous risquez surtout de perturber son équilibre émotionnel. N’oubliez pas qu’à l’école, il passe son temps avec ses camarades, lui interdire de les voir en dehors n’a donc que peu de sens. Rappelez-lui seulement de respecter autant que possible les fameux gestes barrières… se laver les mains doit être devenu un réflexe pour lui !

Votre enfant ne peut plus pratiquer son sport préféré ? Proposez-lui de nouvelles activités en plein air ! Sports nautiques, escalade dans la nature, sports urbains (skate, longboard…). Il ne peut plus pratiquer ses activités artistiques ? Trouvez des professeurs de musique, de danse, de peinture… qui travaillent en visioconférence. Certes Zoom et skype ne remplacent pas le contact humain, mais permettent toutefois de continuer à travailler ses passions.

La crise sanitaire oblige finalement à être à la fois extrêmement patient et très créatif. Faire en sorte que les enfants et les jeunes puissent la traverser, sans s’en sentir trop « victimes » est un enjeu considérable pour cette génération.