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En France, on estime qu’1 à 2% des enfants est touché par la phobie scolaire. Derrière ce terme, peuvent se cacher de multiples situations. Initialement, la phobie scolaire désigne une angoisse irrationnelle, une peur panique de se rendre à l’école : cela se traduit par des scènes de cris et de larmes, dès qu’il s’agit de quitter la maison ; ou dans le cas des adolescents, par la plongée dans le mutisme ou un état dépressif profond.
Les raisons de la phobie scolaire ne sont jamais très simples à élucider : on parle beaucoup de l’angoisse de la séparation, mais aussi la crainte face à certains enseignants, ou face à l’environnement social de l’école. De fait, aujourd’hui, on intègre également dans la question des phobies scolaires, toutes les problématiques liées au harcèlement, aux problèmes d’incompréhension du corps enseignant face à la situation spécifique d’un enfant ou d’un ado. Pour tout enfant présentant des troubles de phobie scolaire, il est nécessaire de consulter un pédopsychiatre, pour pouvoir l’accompagner au mieux.
Une fois cela fait, il faudra définir quelles sont les solutions pour un enfant ou ado en situation de phobie scolaire ? Doit-il se tourner durablement vers l’école à domicile ou tenter rapidement une réintégration dans un parcours scolaire classique ? Existe-t-il des types d’accueil adaptés pour faire face à ce problème ?
L’école à domicile : une solution qui fonctionne, mais à limiter sur la durée
La phobie scolaire se manifeste souvent à deux étapes-clés : l’entrée au CP et l’entrée au collège. Si vous constatez que votre enfant est traumatisé par la simple perspective de se rendre à l’école, il peut être nécessaire de réfléchir à une alternative, au moins temporaire. Certains parents vont alors se tourner vers l’école à domicile. Lorsqu’un des parents ne travaille pas (ou décide d’arrêter temporrairement son travail pour s’occuper de l’enfant), c’est une solution qui va considérablement apaiser l’enfant. Il est dans un cadre connu et bienveillant, et peut apprendre à son rythme. L’école à la maison est strictement encadrée par la loi : les parents doivent déclarer à leur mairie et au directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN). Ils ne sont pas obligés de suivre rigoureusement le programme de chaque niveau, mais néanmoins doivent être garants que l’enfant aura bien toutes les connaissances requises en fin de cycle (en savoir plus sur l’école à la maison : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F23429). C’est un inspecteur d’académie qui contrôle une fois par an les progrès de l’enfant.
Si les parents mettent en avant l’impossibilité pour l’enfant ou l’ado de suivre une scolarité normale (la phobie scolaire pouvant être assimilée à un handicap), l’enfant peut suivre les cours à domicile du CNED, qui assure le contrôle pédagogique de l’enfant et prend en charge l’enseignement de l’enfant. Ce n’est donc pas aux parents de s’en charger.
La mise en place de l’école à domicile pour lutter contre la phobie scolaire est une bonne option, mais il faut toutefois veiller à ne pas complètement désociabiliser l’enfant. En outre, s’il s’agit d’un ado, il aura peut-être bientôt du mal à trouver la motivation suffisante pour avancer, alors que le niveau des cours devient de plus en plus difficile.
Quelles solutions sont proposées par l’école contre les phobies scolaires ?
Si la phobie scolaire est le résultat d’un harcèlement ou d’une incompréhension du corps enseignant, il peut parfois suffire de changer l’enfant d’école, en cherchant une structure plus petite qui comprendra mieux les besoins et le profil de l’enfant. Ce peut aussi être le choix de quitter la filière générale pour aller vers une formation plus professionnelle qui correspondra mieux aux besoins (dans le cas des adolescents). Dans certains cas, le passage à un établissement privé permet de trouver un encadrement plus adapté, mais cela a bien sûr un coût.
Il est également possible de demander aux chefs d’établissement un Projet d’Accueil Individualisé (PAI), qui permettra notamment d’aménager les horaires de l’enfant, de proposer des activités de substitution, ou de dispenser de la participation à certaines activités.
Enfin, pour les adolescents souffrant de dépression, il est possible de s’orienter vers le dispositif « Soins-Etudes » qui prend totalement en compte la pathologie de l’enfant et la nécessité de mettre en place un suivi particulier au niveau scolaire. Pour en savoir plus : http://www.fsef.net/index.php/soins-etudes-insertion/soins-etudes
Dans tous les cas, l’objectif le plus important en bout de course est de parvenir à une vraie réinsertion sociale, et à l’épanouissement de l’enfant.